Dans l’intimité de ma séparation

*Une ènième fois, je n’en peux plus. Elle a un an et demi, c’est l’été, j’étouffe…non j’en peux vraiment plus. Une nouvelle encore. J’ai vu les messages en plus de ses nombreuses sorties et de mes plaintes. Toujours ces même phrases 2h de temps plutôt et les journées précédentes :<Non!je me mettrai pas la corde au cou avec une femme comme toi>; <Tu dramatises toujours! C’est pas vrai, je ne sors avec personne>. C’est assez, je dois m’aérer l’esprit, j’ai rien à faire avec ce bébé accroché à moi sans emploi de surcroît. Mais où irais je?? Je regarde mon répertoire sur le cellulaire (c’est incroyable comme je dois parcourir mon téléphone pour savoir chez qui me réfugier moi qui au pays savais les yeux fermés où aller chaque fois, c’est pas vrai mais bon cherchons). Et là je tombe sur le nom de ce tonton. Ça fait 3ans que je suis dans ce pays et j’ai oublié que je connaissais ce tonton, que je pouvais le visiter.. Alors j’appelle mon tonton qui m’accepte aussitôt, je suis contente en plus c’est à 2h de route seulement.

Je lui envoies un texto: <Z, je pars à Dopa pour 2 semaines chez tel Tonton. Tu pourras nous rejoindre sans faute, tu connais l’adresse>. Je fais nos sacs et 4h de temps plutard nous arrivons à Dopa. Voyager avec un enfant en bas âge dans le bus est aussi difficile qu’en avion mais ça fait plaisir de bouger ? dans ma circonstance. Le séjour est super agréable. Z m’appelle une fois mais je réponds avec peu de mots. J’ai également mon ordinateur et je m’ennuies pas sauf que l’ennuie était que la petite arrachait toutes les fleurs au salon à mon issu et ça ne plaisait guère au tonton! Rires..Une semaine après on est samedi et Z s’amène à Dopa. Il connaît bien l’adresse. Mon oncle est sorti quelques minutes après un bref échange de politesse. Je suis éduquée, je reste tranquille sans émotions.

Alors Z en face de moi s’excuse : <vous me manquez beaucoup à la maison. Vous revenez quand? Tu sais bien que je t’aime..tout ce que tu dit n’est pas vrai et le fait de t’entendre le dire me fait exprimer des méchancetés mais ce n’est pas mon intention. Pardonne moi et revient. La petite me manque aussi>

(mon œil)

Rassurez vous, il n’est quasiment pas à la maison de toute la journée et la semaine n’en parlons même pas. Comment l’enfant peut lui manquer, je ne saurai répondre, toutefois je l’écoute sans répondre. Je prends le Mac et je le pose sur la table à manger et je regarde Facebook tranquillement. Il parle toujours… à un moment il dit qu’il a oublié son chargeur en arrivant. Gentillement je lui propose de charger son iphone directement sur l’ordi. J’avais un connecteur justement. Il était content, j’ai connecté son téléphone et il continue de s’expliquer. Tout en l’écoutant à ce moment, je vois défiler à mon écran la synchronisation du contenu de l’iPhone avec ce visage qui ne me ressemble pas, ce corps nu qui n’est pas le mien, ces seins plus énormes que les miens, ma fille avec une autre femme..je reste zen et je savais que c’était fini. Toute ouïe je l’écoute, je copie les photos et je les mets dans un fichier puis je ferme la fenêtre le lui réponds par des hmm..ok… t’es sûr?.. d’accord. Il se sent rassuré de ma baisse de garde, il me dit qu’il est mal à l’aise que je me réfugie chez ce tonton car ce dernier saura que nous avons des problèmes (étonnant ??, mais oui Mr nous avions de sérieux problèmes), etc.. Son cell est chargé. Il prend congé une heure après et je l’embrasse en lui souhaitant bon voyage. Il fallait pas qu’il se défende sur ce coup. Je voulais lui clouer le bec avec une action tranquillement violente et ferme!

Ce que je fis. 2h après j’envoies un e-mail collectif à lui, nos proches en commun, ses frères également, mon oncle et ma mère avec les photos à l’appui en invitant tous à ne pas essayer la NÉGOCIATION car en Afrique on est fort pour réconcilier les couples brisés, voire non fonctionnels. Puis je l’appelle pour m’assurer qu’il est bien arrivé à Othan. –Ça va? – Oui il répond. – C’est bon. Je t’ai envoyé un mail, lis voir; un bruissement de papier…un froissement de sa veste… Ah oui je l’ouvre!

On peut se quitter mais pas avec autant d’agressivité.