La santé mentale est un enjeu de santé publique majeur, et les femmes représentent une part significative des patients dans les hôpitaux psychiatriques. Pourtant, les statistiques comme ceux du Canada montrent qu’en 2023, l’espérance de vie à la naissance chez les femmes est estimée à 84,3 ans contre 80,7 ans chez les hommes. Cependant, la charge sociale, les responsabilités familiales, les pressions économiques, les défis de personnalités, les expériences et autres besoins spécifiques à cause de leur sexe sont souvent sous-estimés. D’ailleurs lors de l’autoévaluation de la santé mentale au Canada en 2019 révèle une détérioration de la santé mentale des femmes plus que des hommes pendant la pandémie de COVID-19 et après. En effet, les femmes et les filles ont déclaré une mauvaise santé mentale autoévaluée que les hommes et les garçons de leur âge. Le taux de détérioration de la santé mentale chez les hommes et les garçons était spécifiquement inférieur d’environ 9 % à celui des femmes/filles. Cet article examine les défis uniques auxquels les femmes sont confrontées et qui les conduisent en majorité dans des établissements de soins psychiatriques, ainsi que les approches nécessaires pour améliorer leur prise en charge une fois qu’elles ont besoin de soin.
Un parcours de soins complexe
Les femmes ont des parcours de soins qui diffèrent de ceux des hommes en raison de facteurs socioculturels, biologiques et psychologiques. Souvent, elles souffrent de troubles mentaux en lien avec des expériences traumatiques, comme la violence domestique ou des abus sexuels. De plus, les troubles tels que la dépression et l’anxiété sont plus fréquents chez les femmes, souvent exacerbés par des rôles sociaux traditionnels qui imposent des pressions supplémentaires. Selon Chal, C. (2017), 47 % des femmes étaient considérées comme étant plus à risque de développer des troubles mentaux, comparativement à 36 % des hommes. Pas étonnant que du 26 au 30 septembre 2024, la Côte d’Ivoire ait organisé avec Mme Dr Mariame Sako et Mme Mariame Diaby « La Pause Mentale » à l’Ivoire Trade Center, de 10h à 20h, avec des ateliers et activités dédiés au bien-être des femmes car c’est un sujet important qui paraît tabou dans le monde. Ainsi, il faut savoir que, lorsqu’une femme se rend chez le médecin généraliste pour une dépression, de l’anxiété, la schizophrénie, les manies, etc. elle a plus de chance qu’un homme de se faire prescrire des antidépresseurs, de l’électroconvulsivothérapie (électrochocs 65% en 2010) et des anxiolytiques qui ne sont pas souvent adaptés. Alors que certains de ces traitements produisent de nombreux effets secondaires plus ou moins graves..
Les défis spécifiques
On peut compter divers défis socioéconomiques, les défis liés à la santé des femmes (grossesses, prostitution, viols, malformations utérines, situation matrimoniale, féminicide, avortement, menstrues, éducation scolaire, prise de poids, détresse émotionnelle, harcèlement, poids familial, éducation des enfants, emploi, entreprenariat, morphologie, emploi, etc.) qui subissent depuis longtemps une oppression, une discrimination et une inégalité systémique.
- Stigmatisation et discrimination : Les femmes, en particulier celles issues de minorités, racialisées, peuvent faire face à une double stigmatisation. La perception sociale des troubles mentaux peut les empêcher non seulement à chercher de l’aide mais à obtenir du soutien ou des soins appropriés.
- Conditions de vie en milieu hospitalier : Les hôpitaux psychiatriques ne tiennent pas toujours compte des besoins spécifiques des femmes. L’environnement peut être masculinisé, et les traitements peuvent ne pas intégrer des approches sensibles au genre.
- Accès aux soins : Les femmes peuvent rencontrer des obstacles à l’accès aux soins, notamment du personnel soignant, des horaires de consultation peu adaptés aux responsabilités familiales. De plus, les inégalités économiques peuvent limiter leur capacité à obtenir un suivi régulier ou adéquat. De plus l’écart de rémunération est importante pour les personnes confrontées à des obstacles multiples, notamment les femmes racialisées, les femmes autochtones et les femmes en situation de handicap. Bien qu’il diffère selon le groupe d’âge, l’écart commence dès le plus jeune âge et se poursuit jusqu’à un âge avancé (Moyser, Statistique Canada, 2019). Dans le monde entier que ce soit les pays moins développés, en guerre ou même les pays du G7 comme le Canada, les femmes sont encore plus vulnérables économiquement que les hommes, en raison de l’écart de rémunération entre les genres.
Approches adaptées à la santé mentale des femmes
Pour améliorer la prise en charge des femmes dans les hôpitaux psychiatriques, plusieurs stratégies devraient être mises en œuvre :
- Intégration de la foi chez les patientes : le traitement par la foi en Dieu reste la plus thérapie pour tous les troubles ou pathologie psychologiques. Le fait d’accompagner spirituellement les femmes est un moyen puissant de guérison éprouvée dans le monde au-delà du miracle car cette guérison est réelle.
- Formation du personnel : Sensibiliser les professionnels de santé aux spécificités des problèmes de santé mentale chez les femmes est essentiel. Cela inclut la reconnaissance des traumas selon les communautés et des impacts du genre féminin dans la société. Selon FCR, encourager la formation de personnel dans ce sens pour engager également la société à valoriser le traitement mental des femmes.
- Espaces et soins dédiés : Créer des environnements sécurisés et accueillants spécifiquement pour les femmes peut favoriser leur bien-être. Des groupes de soutien et des thérapies adaptées sont également cruciaux.
- Approche holistique : Intégrer des soins physiques, psychologiques et sociaux est nécessaire pour une prise en charge globale. Les traitements devraient prendre en compte les dimensions émotionnelles et relationnelles de la santé mentale des femmes.
- Implication des patientes : Encourager la participation des femmes dans la conception et l’évaluation des programmes de soins peut garantir que leurs besoins spécifiques soient pris en compte.
La santé mentale des femmes dans les hôpitaux psychiatriques est un sujet qui mérite une attention particulière. Les hommes sont proportionnellement moins nombreux que les femmes à consulter des professionnels au sujet de leur santé mentale alors que la femme est la détentrice de la longue espérance de vie. En tenant compte de leurs expériences uniques et en adaptant les soins, il est possible d’améliorer leur qualité de vie et d’encourager une meilleure santé mentale. L’engagement des professionnels de santé, des décideurs et de la société est essentiel pour faire progresser cette cause.